"Un discours peut en cacher un autre"

"Un discours peut en cacher un autre"

• Personnages présents :

Bob Dawkins, Maire de Pleasantville
Sally Dawkins, Journaliste, épouse de Bob
Andrew Moran, Rôdeur
Jennah Joly, Rôdeur
Kiara Mcwell, Rôdeur

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C'était un jour comme un autre. L'été touchait bientôt à sa fin et les rues étaient encore envahies par les habitants de la ville de Pleasantville.

Aaah Pleasantville... Ce que j'aimais cette ville ! Rien que son nom est plaisant. Je me demandais d'ailleurs pourquoi et jusque quand ? Cela faisait maintenant 3 mois que le calme régnait. On pouvait à nouveau se promener dans les rues sans que personne ne vous saute dessus, flâner au bord du lac du Parc Emerson sans que personne ne vous éclabousse, danser sur un rythme déhanché au Factory sans que personne ne vous bouscule ou encore, déguster des ailes de poulet épicées au Hungry Bucket sans qu'un animal ne vienne vous les voler !

Sally Dawkins : -Chéri qu'est-ce que tu fais ? Tu vas être en retard pour ton discours, les gens t'attendent !

J'étais perdu dans mes pensées jusqu'à ce que la douce voix de mon épouse me sortit de mes esprits.

Elle était vêtue d'un tailleur bleu marine avec un chemisier blanc et portait des talons classiques. Elle s'était fait belle pour son journal télévisé, qu'elle présentait en direct dans très exactement 20 minutes. 20 minutes ?!

-Tu as raison ! Je n'avais pas vu l'heure tourner... Merci de m'avoir fait descendre de mon petit nuage

Sally Dawkins : -A quoi tu pensais ?

-Je pensais à ce qu'il pourrait se passer pendant mon discours. Imagine si...

Sally Dawkins : -...vaut mieux pas y penser, c'est un discours comme un autre. Qu'est-ce que tu veux qu'il se passe ? Tout ça est terminé maintenant. Aller, en voiture !

Contrairement à moi, ma femme ne préférait pas aborder les sujets qui fâchent. Elle savait très bien les esquiver et aborder un autre sujet.

Nous montions donc dans notre voiture accompagnés par ses collègues et partions en direction de la place du marché, non loin du centre ville. 10 minutes de route qui passèrent finalement assez vite quand on écoute les derniers exploits des Badgers, l'équipe de football du lycée à la radio.

-10 à 6 contre les Vikings, vous avez entendu ça les gars ? Ils leur ont mit une bonne raclée ! Mon fils aurait été fier de fêter cette victoire !

Sally Dawkins : -J'espère que Tommy va bien

-C'est un homme maintenant ! Il est à l'université, il fait sa vie

Nous étions arrivés à bon port. La foule m’applaudit et m'acclama dès que je posa pied à terre. Je ne savais pas exactement combien ils étaient mais à vue d’œil, je dirais qu'on pouvait compter une quarantaine de personnes. Ce que ça faisait du bien de voir autant de citoyens attachés à vous, aussi fidèles malgré les derniers événements passés...

Je me dirigeais vers l'estrade située à quelques mètres, grimpais les trois marches puis me positionna dernière le micro. Je pouvais apercevoir ma femme en bas, devant la foule, qui parlait face aux caméras.

Je ne savais pas pourquoi mais... je n'étais pas confiant.

L'heure approchait et nous allions bientôt prendre l'antenne.

Comme à mon habitude, j'essayais de ne penser à rien d'autre et à ne pas me laisser perturber par quoi que ce soit. Ce qui n'était pas le cas de Bob. Il avait trop la tête ailleurs et ne savait pas faire une croix sur le passé.

Jerry, cameraman : -On va y aller dans 2 minutes. Mets ton oreillette

Je mis donc mon oreillette et j'entendais la voix de Brent Fauster qui présentait les infos pour la chaîne locale de Pleasantville. Il me suffisait d'attendre le signal.

Jerry, cameraman : -J'allume, ça devrait pas tarder. C'est bon, t'es cadrée

Plus que quelques secondes et la parole est à moi...

Brent Fauster : -Dirigeons-nous maintenant sur la place du marché, là où se trouve en direct la charmante Sally Dawkins, qui va nous parler du discours du Maire de Pleasantville je cite son mari Bob Dawkins. Sally, comment allez-vous ?

Je déteste cet homme... Il aime toujours en faire des tonnes et se permet de faire des commentaires dès qu'il en a l'occasion. Mais ses mots ne me blessaient pas, bien au contraire. Je décide de garder le sourire et de faire mon travail.

-Brent ! Bonjour ! Et bien ça va très bien ! Quelle belle journée ensoleillée pour passer un bon moment en compagnie de nos citoyens et de notre cher Maire sur la place du marché ! On est mieux ici que sur un plateau télé !

Dans tes dents Fauster !

Elle n'a pas pu s'en empêcher. Riposter et balancer une remarque à Brent Fauster. C'est un des points forts de ma femme, elle n'aime pas se faire marcher sur les pieds !

Il était temps pour moi de commencer mon discours.

-Chers citoyens de Pleasantville, bonjour ! Avant toute chose, je vous remercie d'être présents et de bien vouloir m'écouter

Toutes les têtes étaient tournées vers moi et tout le monde m'écoutait. A part ma voix qui résonnait dans tout le quartier, il y avait peu de bruit. Des journées comme celle-ci, j'en voudrais tous les jours !

-Si j'ai décidé de vous réunir aujourd'hui, c'est pour faire un point sur ce qu'il s'est passé ces trois derniers mois

Certains visages se sont crisper alors que certaines personnes se posaient des questions.

-Rien... il ne s'est rien passé... Tout est calme depuis trois mois. Je ne sais comment ni pourquoi mais je vous remercie. Merci à vous ! Vous qui n'avez pas quitté la ville, vous qui avez su garder votre sang froid ! Plus de monstre, plus de destruction de nos bâtiments, plus de mal, plus de loup-garou...

La foule applaudit. J'avais à nouveau gagné leur confiance.

Membre du clan des rôdeurs Situation ♥ : Célibataire

Perché sur un arbre, je contemple le spectacle se déroulant sous mes yeux. Une foule peu impressionnante et le Maire de Pleasantville en train de faire un discours barbant. Pathétique... Tout ce charabia me donne mal aux oreilles et puis, on s'ennuie ! Qu'est-ce que je peux bien faire pour attirer l'attention ?

-Tu vas voir s'il ne se passe rien ! J'ai bien envie de m'amuser un peu !

Une flamme apparaît dans ma main droite. J'étais prêt à la lancer quelque part pour semer la panique mais quelque chose ou plutôt quelqu'un m'empêchait de le faire.

Kiara Mcwell : -Alors comme ça on se la joue en solo ?

Cette voix féminine, je l'avais reconnue. C'était celle de Kiara Mcwell. Ce n'est pas vraiment une amie... Je me retourne et voit qu'elle est accompagnée par Jennah Joly, une autre fille que je n’apprécie guère. Elles se tenaient toutes les deux sur une autre grosse branche sur le même arbre que moi.

-Qu'est-ce que vous fichez ici ? Vous allez tout foutre en l'air !

Kiara Mcwell : -Oh mais c'est bien ce qu'on compte faire, ne t'inquiète pas pour ça mais, c'est plutôt à toi de nous dire ce que tu fiches ici et ce que tu comptes faire, non ? Je ne t'ai rien ordonné à ce que je sache ?

Andrew ne me répond pas. Il baisse le regard et tourne sa tête en direction de la foule. Je sais qu'il a une idée en tête mais qu'est-ce qu'il veut faire ?

-Fais partager, si tu veux prendre des initiatives, c'est à moi qu'il faut en parler en premier. Après tout, tu n'es pas mon bras droit !

Jennah se redresse et émit un petit gémissement. Une sorte de petit rire.

-Les ordres, c'est moi qui les donne ! Compris ? Sinon, tu sais ce qu'il t'attend ?

Andrew Moran : -Oui... Pas besoin de me faire un dessin !

-Je savais que tu étais intelligent. Maintenant relève-toi et montre ce que tu sais faire. Mais pas trop... Il ne fait pas encore assez beau pour faire un barbecue géant. Et puis, je n'ai pas faim

Il exécute enfin mes ordres et saute de l'arbre pour atterrir sur un autre un peu plus rapproché

Me tournant vers Jennah, je lui souffle à l'oreille :

-Surveille le ! Je le trouve bien indiscipliné. Je ne veux pas qu'il prenne trop d'initiatives

Jennah Joly : -Bien Kiara

Elle s'en va et le rattrape. Quant à moi, il me suffit d'attendre encore un peu. Le spectacle va bientôt commencer.

Membre du clan des rôdeurs Situation ♥ : Célibataire

Andrew venait de changer de branche et bougonnait dans son coin. Je lui attrapait le bras et lui fait une remarque :

-Hey ! Je serais toi, j'écouterais Kiara !

Andrew Moran : -Bien saches que tu n'es pas moi...

-Tu ne sais pas de quoi elle est capable ! Elle peut te faire vivre tes pires cauchemars !

Andrew Moran : -Tant mieux, je n'en n'ai pas !

Il essaya de s'échapper mais je le rattrapa aussitôt par le poignet et touchait son bracelet. Je vis aussitôt qu'il mentait.

-Hum, c'est faux ! Tu as peur... Tu caches tes sentiments et tu montres ce que tu n'es pas

Il secoua son bras avec énervement et fit apparaître une flamme dans sa main en me regardant, les yeux remplis de chaleur et de haine

Andrew Moran : -Lis encore une fois dans mon passé et tu en payera les conséquences !

Je ne répondis rien... mais je le regardais avec un sourire en coin.

-Je suis sur que vous avez tous passé un bel été et d'agréables moments ! Maintenant, je vais vous parler des programmes scolaires pour cet nouvelle rentrée

Soudain, une flamme jaillit de nul part et vient brûler un drapeau des Etats-Unis près de moi. Une flamme qui sema immédiatement la panique au sein de la foule qui ne m'écoutait plus et qui s'agitait dans tous les sens.

-Mesdames et Messieurs, je vous prie de garder votre calme !

Une deuxième flamme vint se poser sur un autre drapeau. C'était la panique ! Des arbres se mettaient à tomber et une dizaine de personnes habillées bizarrement vinrent se mettre tout autour de nous.

-Qui êtes-vous ?!

Kiara Mcwell : -Bonjour Monsieur le Maire ! Peu importe qui nous sommes... Mais j'espère que vous ne voyez pas d'inconvénient au fait que l'on s'invite à votre petite fête ?

-Qu'est-ce que vous voulez ?!

Cette femme à la chevelure rousse s'avança vers moi pour pouvoir prendre ma place et parler dans le micro. Elle me glaçait le sang...

Kiara Mcwell : -Le mal !

Toute la foule s'agita mais était retenue par des personnes habillées en noir, la plupart avaient le visage masqué.

-Le mal ?!

-Nous ne sommes pas vraiment là pour faire la fête... Ou du moins, la fête à notre manière ! Sachez que nous sommes de retour ! Et que nous sèmerons la panique en ville !

Le Maire voulu se déplacer mais il fut rattraper par deux de mes bras droits.

-Tu ne peux plus t'échapper Dawkins ! Embarquez le !

Ils disparurent tous les trois dans un nuage de fumée. La foule s'agitait de plus en plus, certaines personnes criaient et couraient dans tous les sens pour pouvoir nous échapper.

-Rentrons ! Nous avons eu ce que nous voulions

Nous rentrions dans notre château, non loin de Pleasantville mais où le lieu et l'adresse étaient tenus secrets.